Les Chars Français de la guerre froide


De l'ARL 44 au Leclerc.

Introduction

Contrairement à ses alliés Américains et Britanniques la France voit son territoire occupé entre 1940 et 1944, les anciennes usines et centre d'études restant dans cette zone, tout travail technique devient clandestin. Toutefois le développement de prototypes se poursuit de cette manière, avec la bénédiction de Vichy. L'AMX-40 avait été démarré comme un successeur au Somua S-35 et disposait d'un canon de 47mm en tourelle et de grandes roues avec ressorts de type Christie. Ce projet de char rapide vit son développement stoppé net avec la défaite de Juin 1940, tout comme le char super-lourd AR Tracteur C, le SARL 42, et le plus célèbre ARL 44



ARL-44
ARL-44 (tanks encyclopedia).



L'ARL 44 était un projet de char lourd Français développement en clandestinité. Il mélangeait des éléments de design du B1 ter (prototype du char lourd B1) et du char Allemand Panther, dont de nombreux exemplaires seront capturés en 1944-45. Au point qu'après-guerre, deux unités ont opéré ce char pour un bref moment, avant que le M47 ne soit reçu en nombre, et que les pièces manquent. Son influence à donc été considérable dans la conception des chenilles, du moteur, de la transmission, du blindage, voire même des trains roulants. Le canon de 75 mm et ses optique seront également copiés pour l'AMX-13 et les tourelles oscillantes en général. D'autres prototypes vont voir le jour comme le char lourd AMX-50, les chars moyens Batignolles-Chatillon 25T et Lorraine 40T ou encore la chenillette aéroportée ELC-AMX.

AMX-50/100
L'AMX-50/100, prototype de char moyen. (tanks encyclopedia)

Une des grandes spécificités du design Français de cette époque est la recherche d'innovations. L'usage de tourelles oscillantes en est un bon exemple et se traduira sur des véhicules également novateur comme les engins de reconnaissance AMX-13 et Panhard EBR. La tourelle oscillante, un concept qui sera également testé à la même époque par les Etats-Unis mais pas retenu, consistait à placer un canon dans une tourelle articulée, le canon étant solidaire de la partie supérieure (plus de mantelet) et posé sur une partie inférieure servant de pivot. L'avantage évident était de permettre de concevoir une tourelle bien plus légère, donc de placer une pièce lourde sur un véhicule léger comme l'AMX-13. Mais cette solution présentait trois inconvénients et sera abandonné avec l'AMX-30. Le premier était le système de rechargement à barillet semi-automatique. Tous les six coups le char devait se retirer pour changer de barillet. Le second était la liaison entre les deux tourelle qui rendait difficile ou impossible une protection NBC. Enfin les espaces ouverts par la tourelle devenaient de potentiels "pièges à obus".

Les Chars Français des années 50

ARL-44 à Mourmelon le Grand

L'ARL 44: Né en clandestinité

L'ARL-44 est un "hybride" né d'un compromis destiné à donner à la France le plus rapidement possible un blindé pour les derniers combat en Europe et l'après-guerre. Utilisant comme base le chassis, et suspensions, chenilles du B1 le moteur Maybach et la transmission du Panther, couplé avec un 75mm CA 32 dérivé du canon du Panther et ses optiques, et dans sa version finale un 90 mm SA47. Le blindage assez classique offrait une surface pentue peu accentuée, atteignant un confortable 120 mm face, et 80 mm sur les flancs. Malgré ses 575 cv, les 50 tonnes de l'ARL-44 en faisait un char lourd dont les 35 km/h n'impressionnaient guère. En 1947 tourefois il aurait put tenir tête aux chars Soviétiques lourds. 60 entrèrent en service de 1949 à 1951 au sein du 503e Régiment de Chars de Combat basé à Mourmelon-le-Grand, remplaçant les Panthers en service. A partir de 1953 ils seront graduellement remplaçés par les M47 Patton.

Les Panther Français

En 1945, certains dépôts stationnés en France ont pu recueillir et remettre en état de marche des Panthers resté sur les champs et fossés de Normandie, et un grand nombre de Panthers ausf A et G capturés et remis en ordre par cannibalisation sur le reste du territoire. De fait, tant étaient disponibles que l'on créa les unités blindées 503e RCC et le 6e Cuirassier entièrement avec des ex-Panthers Allemands. Leur expérience fur cruciale tant que sur le plan technologique que tactique pour la nouvelle génération de blindés français d'après guerre.

AMX-50/100
AMX-50/100. Quelques prototypes seront construits.
AMX-50 Deux types de prototypes assez similaires seront construits entre 1949 et 1951, arborant une caisse très inspirée du Panther, son moteur, ses chenilles et sa transmission, mais également une tourelle oscillante conçue et assemblée par les Forges & Acieries de la Marine et d’Homécourt. Le premier AMX-50/100 était dérivé du projet M4 (une réponse de 1945 au char Tigre 2 Allemand) et destiné à une production de masse pour toute l'Europe, en fin de compte l'arrivée du Patton rendra ce concept obsolète. Le canon de 100 mm était conçu par l'Arsenal de Tarbes et aurait été en mesure de détruire un T-54. Touefois la vitesse de 51 km/h fut jugée insuffisante pour un char moyen, la puissance du maybach "poussé" à 580 cv ne suffisant pas.

AMX-50/120
Prototype AMX-50/120 (tank encyclopedia)

Le second prototype AMX-50/120 partait de la même caisse renforcée et modifiée, mais cette fois portant une tourelle élargie pour un canon de 120 mm, l'idée étant de faire face aux chars lourds soviétiques. Pesant 59 Tonnes, l'AMX-50/120 était propulsé par un Maybach HL 295 poussé à 850 hp, pour une vitesse de pointe de 45 km/h sur route. Son canon de 120 mm était un dérivé par l'Atelier du Havre d'une pièce de marine, avec un autoloader et comme armement secondaire un canon coaxial de 20 mm MG151, et une mitrailleuse lourde .50 cal M2HB sur le toit.
Il était estimé meilleur que le FV214 Conqueror Britannique et l'American M103, mais l'arrivée des nouveaux "obus G" et les délais de conception du nouveau moteur de 1200 cv firent que le projet traîna jusqu'en 1955, et la commande fut annulée.

AMX-50 Foch
AMX-50 Foch (1950)

AMX-50 Foch Ce projet de chasseur de chars lourds destiné à répondre aux flottes de chars soviétique à été "déterré" et popularisé par le jeux vidéo world of tanks récemment, après être resté quasiment dans l'oubli cinquante ans. l'idée était de reprendre le chassis de l'AMX-50 avec une pièce de 120 mm en casemate, plus simple à produire, et moins haut que l'AMX-50/120. Le seul prototype Canon Automoteur AMX 50 Foch construit fera son apparition le 14 juillet 1950 lors du traditionnel défilé des champs élysées.

Batignolles-Chatillons 25T
"Bat-Chat" 25T (1950)

Batignolles-Chatillons 25T Projet de char moyen extrapolé de l'AMX-13, doté d'une tourelle oscillante hébergeant le canon de 90 mm. La caisse, le chassis sont directement dérivés de l'APX-13, le Bat-Chat 25T ayant une paire de roues supplémentaires, et était propulsé par un SOFAM 3M 27.101, développant 500 cv pour une vitesse de pointe de 65 km/h, et un blindage frontal en pente forte de 50 mm (90 mm equivalent). Il aurait pu être parfait si ce n'était pour ses problèmes de fiabilité de sa transmission hydraulique, de la maintenance lourde du chassis, et des problèmes inhérents de la tourelle oscillante empêchant toute protection NBC, indispensables sur un champ de bataille moderne pour un char moyen. ELC-AMX Resté également à l'état de prototype, l'ELC-AMX (Engin Leger de Combat) de 1956 était destiné à fournir un appui antichar aux troupes aéroportées. Les ingéneurs avaient réussi le pari impossible de loger dans une tourelle standard un canon 90 mm D915 (36 obus) raccourci et allégé. Le char construit par les Ateliers de construction d'Issy-les-Moulineaux à dix prototypes et quatre variantes pour essais était très petit, ne pesait que 6 tonnes, avec un équipage de deux hommes, un blindage frontal limité à 30 mm. Il disposait d'un moteur SOFAM 8 Gxb de 250 cv lui donnait une vitesse de 80 km/h, inédite à l'époque. Sa protection "active" venait donc de cette vitesse combinée à sa petite taille et très faible hauteur, seulement 1,58 m.
Les Français libres recevront des centaines de chars de 1944 à 1945 pour les besoins de ses unités blindées, notamment ceux de la fameuse 2e DB. (https://en.wikipedia.org/wiki/Category:Armored_divisions_of_France). La liste des matériels incluait les M 2 - M 3 HALF-TRACK, M3 GMC, M 3 A1 SCOUT CAR, M3A1, M3A3, M5, M5A1 Stuart, M4 Sherman, M10 TD, M7 Priest, M8 Greyhound, M8 Scott, M31 (Dépanneur), M16 AA, M20 Command Car. Les M4 se distinguaient entre M4, M4A1 et la version 76mm, M4A2, M4A3 (y compris version M 4 A3 E8 105mm), M4 A3 E2 JUMBO (un seul), et M4A4. Les A4 ont été remotorisés par l’arsenal de Rueil en 1952 avec des moteurs Continental R975 C1 en étoile (M4A4T).

Après la guerre, l'armée fait l'acquisition d'un cartin nombre de blindés supplémentaires, des Centaur Britanniques, M32 dépanneur à suspensions HVSS, chasseur de chars M 36 B2, et des voitures blindées de type Humber et Coventry. Les premiers sont utilisé en Algérie et leurs limitations dans l'arrière pays montagneux vont inspirer à Panhard L'AML-60. Les seconds sont utilisés en Indochine. Notons également l'utilisation de matériels emphibies délivrés spécialement pour le conflit Indochinois, des LVT-4, LVT(A)A, LVT4 Bofors (adaptation Britannique). Les LVT-4 seront utilisés également lors de l'intervention de Suez en 1956. Les Français adopteront aussi le M 40 GMC 155mm, le M74 dépanneur et le char lourd M26A1 Pershing.

LVT-4 Force H Suez
Un LVT-4 de la Force H à Suez en 1956.

Le retrait des Shermans (remplacés par les Pattons) se fait dans les années 50, toutefois un certain nombre sont envoyés en Indochine au sein du Régiment blindé colonial d'Extrême-Orient (RBCEO). D'autres sont utilisés pour l'appui feu en Algérie et retirés en 1960. A partir de 1960, la Gendarmerie en utilise une dizaine, en particulier lors de la tentitive de putch des généraux en 1962-62. Les M24 Chaffee ont étés également utilisés en Indochine. Armés d'un 76 mm mais plus légers que les Shermans ils sont envoyés sur tous les terrains difficiles pour l'appui de l'infanterie.


M24 Chaffee "Bazeille", 1er Régiment de Chasseurs à Cheval, Dien Bien Phu, 1954. Certains ont étés carrément démontés et parachutés en lots de pièces, puis reconstitués par la garnison.


Char M24 à Dien Bien Phu, utilisé par les parachutistes

Sherman Modernisés

Avec l'arrivée de nouveaux canons à haute vélocité plus performants dans les années 50 comme le FL9, 10, 11 et 12, on tente de moderniser les Shermans. Le Sherman M4A1 105mm L51 en est un bon exemple. Il va intéresser les Israéliens pour leur parc de Shermans récemment acquis et va aboutir à la délivrance de suffisamment de pièces pour convertir 480 chars. Les "super Sherman" M50 ont une pièce FL-11 de 75 mm dérivé du canon du Panther(acquis en 1953) et les M51 (acquis en 1965) sont armés d'un 105 mm Modèle F1 disposant d'un calibre 44 et d'un frein de bouche amélioré pour réduire le recul. Ces canons tirent les mêmes munitions à charge creuse que les AMX-30 Français. Les M50 Mark I prennent part à la guerre de 1956, et les M50 Mk.II, et M51 à la guerre de 1967 et de 1973. Ces derniers se montreront notamment efficaces sur les hauteurs du Golan. Paradoxalement, des Shermans "revalorisés" avec une tourelle oscillante FL-10 AMX-13 vont servir en face, sur les M4A4 Egyptiens en 1956!.

Un "Super Sherman" de l'Armée Israélienne, réarmé avec un canon Français FL1 de 105 mm. Ces blindés prennent part à la guerre de 1967 et 1973.

Les M47 Patton Français

Jusqu'à l'arrivée de l'AMX 30 dans les années 60, ce sont des chars M4 Sherman, et chasseurs M10 et M36, bientôt épaulés et remplacés graduellement par le M47 Patton qui fournissent l'essentiel du choc. Le M46 Patton (basé sur le M26A1 Pershing) est acquis en 1954 mais se voit remplacé l'année suivante par le M47. Le Patton est reçu par la 501e RCC en 1953 et d'autres suivent, équipant tous les régiments blindés Français jusqu'à leur remplacement. Au total, la France va opérer 856 Pattons qui sont modernes pour leur temps, avec leur télémètre stéréoscopique et un système infrarouge de conduite de nuit. Leur canon de 90 mm polyvalent à de robustes performances, et est capable de détruire un T-54/55 Soviétique. Ce char équipe également largement l'OTAN, l'Allemagne de l'ouest recevant 1120 chars, l'Italie 2480, la Grêce 396, la Belgique 784, l'Espagne 390, le Portugal 160, l'Autriche 147.

M47 patton
M47 patton Français utilisé au combat en 1956 lors de la crise de Suez. Ce sera le dernier char Américain en service avant l'introduction de l'AMX-30, l'AMX-13 remplaçant pour sa part le M24 Chaffee.
AMX-13 armé d'une batterie de quatre missiles Nord SS-11. Ces derniers sont filoguidés, ont une portée de 3000m et volent à 190 m/s. Leur tête de 6.8 kg du Type 140AC à charge creuse fait son affaire de 60 cm d'acier renforcé homogène. Les leçons de la seconde guerre mondiale ont été digérées et donnent un véhicule misant tout sur la vitesse et la puissance de feu.

Incroyable success-story, l'AMX-13 est le seul char léger au monde doté d'une tourelle oscillante à être utilisé et produit en tel nombre.
Le concept de tourelle oscillante est développé juste après la guerre, en France comme aux Etats-unis. Mais de l'autre côté de l'atlantique l'idée est abandonnée alors qu'elle fait son chemin en France, au point de devenir le standard des années 50. Le premier prototype Panhard 201 est testé dès 1940 et caché. Il donne naissance en 1950 au Panhard EBR à huit roues, à l'AMX-100 et 120 et l'AMX-13. La tourelle oscillante se compose d'une base tournante sur laquelle oscille la partie supérieure de la tourelle dont le canon fixe. Le principal avantage est de permettre d'installer une pièce lourde sur un châssis léger. Ainsi l'EBR et l'AMX-13 disposent de canons de 75, 90 et même 105 mm. Cela convenait bien au concept tactique de "reconnaissance en force" développé en France à cette époque.

Pas moins de 7400 seront produits jusqu'en 1964, exporté vers une vingtaine de pays, toujours en service avec l'Indonesie (version modernisée). Toutefois l'AMX-13 est une exception dans la classe finissante des chars légers: La tourelle oscillante présente aussi des inconvénients notables: Le rechargement faute de place est automatique, avec un système de barillet de 11 coups qui oblige à recharger le véhicule à l'extérieur, potentiellement sous le feu de l'ennemi. De fait les véhicules opéraient par paires alternées, et ne procédaient qu'à une action de retraite défensive. Leur blindage léger était en décalage complet par rapport à leur armement, de fait le véhicule devait être utilisé judicieusement face à des blindés de catégorie supérieure. Autre problème, la tourelle étant séparée en deux partie, la protection NBC est impossible, un réel problème pour le genre de conflit imaginé face à l'URSS. Enfin la forme de la tourelle est un "piège à obus".

AMX-12T
AMX-12T

AMX-13/75 FL11
AMX-13/75 FL11

AMX-13/75, 1952
AMX-13/75, 1952

AMX-13/75 FL12, Légion Etrangère, 1958
AMX-13/75 FL12, Légion Etrangère, Algérie, 1958

AMX-13/75 missiles SS-11
AMX-13/75 missiles SS-11

AMX-13/90 LRF en Afrique
AMX-13/90 LRF en Afrique

AMX-13/90 avec des missiles SS-11
AMX-13/90 avec des missiles SS-11

AMX-13/105 revalorisé 1987 pour l'export
AMX-13/105 revalorisé 1987 pour l'export
Le prolifique châssis de l'AMX-13 servira pour toute une génération de véhicules spécialisés

Cela comprenait une série de transports de troupes appelés VTT/VCI qui formeront la base de ce genre de véhicules jusqu'à l'arrivée de l'AMX-10P, premier véhicule de combat d'infanterie Français (à chenilles) dans les années 70 et surtout du remplaçant de ces deux classes de véhicules, le VBCI. Il est à noter que pour le transport de troupes, le VAB s'impose également rapidement. L'AMX-VCI est issue d'une spécification de 1952, et succède au rejet de l'adoption des prototypes Hotchkiss. Le développement du Transport de Troupe Chenillé Modèle 56 se poursuit jusqu'en 1956, puis le véhicule change de dénomination pour Véhicule de Transport du Personnel en 1957 et enfin Véhicule de Transport de Troupes en 1960, puis encore "Véhicule de Combat D’Infanterie" (VCI) ce qui n'est vrai que pour la version modernisée armée d'un canon de 20mm.



L'AMX-VTT n'est simplement qu'un châssis AMX-13 doté d'une nouvelle caisse blindée avec petit compartiment pour les troupes (10) un peloton entier assis dos à dos sur un banc central, ce qui leur permet de faire feu à travers les ports aménagés sur les flancs, 4 de chaque côté. Ils sortent par la porte arrière à double battants et peuvent faire feu debout en route à travers les panneaux de toit ouverts. Ces derniers peuvent servir également d'accès ou de sortie rapide, mais exposant l'infanterie aux tirs. Aux trappes du conducteur et de son assistant/mécanicien/radio, succède la coupole surmontée du Tourelleau CAFL 56 panoramique pour le chef de char armé d'une mitrailleuse légère 7,5 mm AA-52, ou bien d'une simple trappe avec mitrailleuse lourde Browning M2HB sur rail. Grâce à son moteur SOFAM, le VTT atteint 60 km/h sur route.



La production s'arrête en 1973, après que 3,300 engins soient sortis d'usine, mais les installations produisent des kits de modernisation pour l'export et une maintenance jusqu'en 1987. Outre la France le véhicule est en effet vendu à la Belgique (305+variantes), Hollande (300+), Mexique (401), Argentine, Equateur, Venezuela, Qatar, Emirats, Chypre, Soudan, Indonésie, Liban. Les versions comprennent:
  • VTP/VTT standard version avec 7.5/12.7 mm Mitt.
  • VTT Tourelleau CAFL-38
  • VCI M56 20 mm autocanon
  • AMX-VCG and AMX Dozer combat engineering versions
  • VTB (Ambulance) with seated casualties + three injured on stretcher
  • VTT PC Command vehicle equipped with additional radios
  • VTT Cargo with a 3000 kg payload
  • AMX VCI MILAN, TOW, SS-11: ATGM versions
  • VTT LT For artillery spotting.
  • RATAC Ground Radar monitoring
  • VTT VCA ammo/crew support vehicle for the a 155-mm self-propelled gun Mk.F3
  • VCPM 81 mm and 120 mm self-propelled mortar version.
  • VTT Roland SPAAML version carrying a quadruple launcher and guidance radar.

AMX-VTT 1957
AMX-VTT 1957

Cal.50
AMX-VCI cal.50

AMX-VTT Tourelleau
AMX-VTT Tourelleau CAFL 38

AMX-VTT TOW
AMX-VTT TOW, version antichar (Hollande)

AMX-VCI M56
AMX-VCI M56 20mm autocanon
Ce fut le premier canon AA antiaérien autopropulsé Français, développé juste après la version "quad-50" directemet monté sur le rail tourelle de l'AMX-13

Avant l'arrivée de l'AMX-13 DCA, le M16 Multiple Gun Motor Carriage (MGMC) de la seconde guerre mondiale, basé sur le fameux M3 Half-track était en service dans l'armée Française, appelé "hachoir à viande". Un chassis EBR et un châssis AMX-13 furent choisis pour monter un 40 mm Bofors L/70, dans la même configuration que le M19 (plus tard remplaçé par le M42 Duster). Cela donnera la série expérimentale AMX-13 DCA canon de 40mm en 1956. La tourelle ouverte SAMM S-980 permettait un tir en élévation de 90°. Ce véhicule avait un canon Modèle 51 T1 240 cpm, velocité 993 m/s, un radar COTAM, et un ordinateur PHF 40 avec des lunettes binoculaires L879. Mais la lenteur du "pom-pom" combiné avec l'arrivée des jets fit que l'on s'orienta naturellement vers des canons de 30 mm.

AMX-13 DCA
AMX-13 DCA camouflé dans les années 80.

En 1962 le développement d'une nouvelle tourelle SAMM commence, hébergeant une paire de canons 30 mm Hispano Suiza HSS 831.A, couplés avec un nouveau radar/ système de contrôle de tir Thomson-CSF. L'AMX-13 DCA était prévu pour la défense basse altitude, dans une bulle de 1000 m. Il entre en service en 1969. 60 sont construits, distribués organiquement au sein des bataillons blindés. Dans sa version finale, les canons sont en mesure de tirer à 12 km grâce au radar Oeil noir (doppler), à 1000m/secondes. Toutefois l'affût n'était pas stabilisé pour le tir en route. L'AMX-13, retiré dans les années 90 n'a pas eu de successeur. Il n'à jamais été engagé au combat ni exporté. Toutefois une tourelle similaire à été montée sur un châssis AMX-30 pour constituer l'AMX-30 SA exporté pour l'Arabie Saoudite.
Le missile Franco-Allemand Roland courte portée fut mise en oeuvre par l'AMX-30 Roland


AMX-30 Roland

Conçu à partir de 1969 le missile Roland est finalement accepté en 1977, le Roland II étant introduit l'année suivante. Ce missile également déployé sur le Marder Ouest-Allemand vole à Mach 1.6 et son plafond est de 20,000m. Il porte une tête explosive de 6.5 kg fatale dans un rayon de 5 mètres. Le rechargement s'opère en 10 secondes, le taux de réussite est de 80% au premier tir. 10 Vecteurs sont en soute. La production par GIAT se termine en 1981 avec 183 exemplaires, sans compter les 12 que l'Espagne assemble localement sous licence, sous le nom d'AMX-30RE. Ne couvrant pas de manière optimale un besoin des unités (rempli par le mistral plus léger) le Roland est graduellement retiré du service à partir de 2006. L'Iraq en obtient 13 en 1982, le Qatar 3, le Nigeria 16.
L'AMX-30 Français est le char moyen qui était attendu pour sortir de la dépendance technologique Européenne aux Etats-Unis durant la guerre froide. Il reste en service plus de 50 ans, avec des B2 en réserve, FORAD utilisés pour l'entraînement et actuellement 30 chars de dépannage AMX 30D et 42 EBG dérivés. AMX-30B2

Le premier char de bataille ou char moyen Français de l'après-guerre fait suite à un long développement démarré en 1956 avec l'Allemagne pour un "Eurochar". Des divergences de choix et tensions après l'arrivée de De Gaulle au pouvoir en 1958 ont finalement eu raison du programme, et après quelques prototypes, les deux nations ont décidé de poursuivre leur route propre. En Allemagne, ce développement aboutit au Léopard 1, une success-story Européenne tandis que la France créait l'AMX-30. Le nom était tiré du poids à vide de l'engin. Par son armament (105 mm) il surclassait les T-54/55 Soviétiques et se classait dans la norme de l'époque, face au Centurion et au M60. Le nouveau prototype de série fut achevé en 1960 par les ateliers d’Issy-les-Moulineaux (A.M.X.), sous la direction du Général Joseph Molinié (Direction des Études et Fabrications d’Armements- DEFA). La première préserie AMX-30A était légère, comparable aux T-54 Russes et au Panzer 58 Suisse. Un moteur 720 cv SOFAM 12 GSds fur installé, et plus tard un Hispano-Suiza de 680 cv sur l'AMX-30B de série. Schéma du blindage montrant bien la répartition "tout ou rien"

Du fait de son moteur de 28 litres de capacité (produisant 20 cv/tonne), multi-carburants, et qui pouvait être changé en 45 minutes, la vitesse de pointe était de 65 km/h, ce qui était supérieur à la plupart des blindés comparables de l'époque, mais sans un écart considérable: Le Léopard plus puissant atteignait 63 km/h. Ce poids était la résultante de sacrifices dans l'épaisseur du blindage. Seule la face avant restait relativement épaisse, 90 mm en pente forte, soit environ 130 mm en équivalence. Un coups sur les flancs ou l'arrière était fatal. Le calcul était que la course entre puissance de feu et épaisseur de blindage était perdue d'avance. On préférait se concentrer sur la mobilité, et un profil bas contrairement au M60 Américain. Cet aspect de sous-blindage pèsera longtemps sur le déploiement de ce char et l'avancement technologique à l'est. Avec l'arrivée de viseurs laser de plus en plus perfectionnés, ordinateurs ballistiques, sans compter les systèmes infrarouge, la mobilité ne suffisait plus.

Lorsque le Chieftain Britannique est sorti en 1966, soit juste un an après l'AMX-30, il disposait du meilleur blindage du monde et d'un canon de 120 mm qui rendait obsolète tous les designs anciens, au prix de la mobilité. En 1978, après un rapprochement avorté avec les États-Unis, KMW en Allemagne créait le Léopard 2,également avec un canon de 120 mm, et un blindage largement supérieur à celui de la génération précédente, déjà très amélioré. C'était également la génération de l'Abrams. Ces chars répondaient aux T-72 et T-64 Soviétiques, d'une qualité bien meilleure que les précédents. Pendant ce temps les financements qui auraient permis de moderniser l'AMX-30, via l'export de l'AMX-32 (1979) puis AMX-40 (1983), n'arrivent jamais, et les exemplaires modernisés B2 (notamment avec des briques réactives) ne sont qu'une fraction d'un parc vieillissant à la fin des années 80. Le Leclerc est peut-être le char qu'il aurait fallu développer dix ans plus tôt. Au final, 3571 AMX-30 sortent d'usine et sont exportés: Chili, Chypre, Grèce, Qatar, Arabie Saoudite, Tunisie et Venezuela. L'Espagne acquiers la licence en 1970 et développe son propre modèle (299 AMX-30E), modernisé en 1987.

Le châssis de l'AMX-30 donne lieu à un grand nombre de variantes:
  • GTC 155 mm AUF1/2 : Canon autopropulsé (1977), remplacé partiellement par le CESAR
  • AMX-30 TEL Pluton : Porteur du missile tactique nucléaire Pluton (1977), retiré.
  • AMX-30 SA Roland : Lanceur antiaérien (1977), retiré en 2008


L'AMX-40 (1983) à Satory, une tentative de moderniser l'AMX-30 et précurseur du Leclerc.

AMX-30 en manoeuvres
AMX-30B en manoeuvres

AMX-30 B2
AMX-30B2 en 1985

AMX-30B2 Daguet
AMX-30B2 de la division Daguet en 1991

AMX-30B2 BRENUS
AMX-30B2 BRENUS avec son armure réactive en 1995. Ces chars de 40 tonnes sont rééquipés avec un moteur MACK E9-750 plus fiable, et une transmission Minerva ENC 200 semi-automatique.

AMX 30 FORAD
AMX-30 B2 ForAD (Force Adverse) utilisé pour l'entraînement dans les années 90. AMX-32
AMX-32, développé pour l'export (1979)

AMX-40
AMX-40, 1983

Le Panhard 201 est développé dès 1940. Il est le premier véhicule de reconnaissance à disposer d'une tourelle oscillante 37 mm SA37. Commandé comme l'AMP40 (600 ordres placés), il n'est jamais produit à temps avant la défaite. Il est caché, puis envoyé en AFN, et enfin détruit pour éviter la capture. Mais la plupart de ses atouts sont exploités après-guerre, dont sa tourelle oscillante. Tout comme pour l'AMX-13 cette solution à la faveur de l'armée pour place un canon de grand calibre sur un châssis léger.

EBR-75 première version 1951
L'EBR pour Engin Blindé de Reconnaissance, développé à partir du prototype Panhard 212 est unique à plus d'un titre. Parfaitement symétrique, il est aussi rapide en avant qu'en retraite, et dispose de deux conducteurs et postes de conduites. Il dispose d'une tourelle oscillante, ce qui permet de monter dans un espace réduit une pièce de 75 mm, dérivé de l'excellent canon du Panther. L'EBR dispose également d'un train roulant convertible 4x4 (en condition route) et 8x8, en condition tout-terrain. Les roues centrales n'ont pas de pneus ni de traction et ne servent que pour assurer la conduite dans la boue et la neige.

Le moteur, un Panhard essence 12 cylindres à plat, refroidi par eau, développe 200 cv, et est placé sous la tourelle pour la compacité. Cela donne au véhicule une vitesse de pointe de 105 km/h et environ 40-70 en tous-terrains. Outre la pièce 75 mm SA49 avec 56 obus en réserve (perce-blindage et HE), la tourelle dispose également d'une MAC Reibel 7,5mm (0.3 in) avec 4500 coups (trois autres sont fixées dans la coque, avant et arrière). l'équipage est de quatre homme. Outre les deux conducteurs, le chef de char et cannoniers prennent place dans la tourelle au centre. Le rechargement automatique par barillet impose de sortir du véhicule après 12 coups. Le blindage comprend une protection sur l'arc frontal, l'arrière et la tourelle de 40 mm, 20 mm sur les cotés de la caisse et 15 mm sur le dessous, 10 mm sur le toit.



1200 véhicules sont produits par Panhard, avec une évolution de l'armement: En 1954, la vesion SA 50 est introduite avec une vélocité initiale de 1000 m/sec (600 pour l'ancienne), puis en 1963 la version EBR-90 apparaît avec un 90 mm F2. La production s'arrête en 1960 mais la conversion au standard F2 continue jusqu'en 1969. La France les utilise durant la guerre d'Algérie et lors de déploiements en Afrique, notamment sous l'égide dee la Légion étrangère. Outre la France, le Portugal opère des EBR (Dragons) en Angola, le Maroc en acquiers, de même que la Tunisie, et probablement également la Mauritanie, qui obtient ceux laissés en dépôt localement.

Panhard 201

Panhard 201, l'ancêtre de la série EBR (1940)
Panhard EBR 75

EBR-75 FL-11 1957
Panhard EBR Legion

EBR de la légion en AFN
Panhard ABR Portugais

EBR Portugais en Angola, Dragoes de Angola
Le Panhard AML est développé dans le contexte de la guerre d'Algérie. A cette époque, outre l'EBR vu plus haut, la France utilise sur place des automitrailleuses Daimler Ferret et M8 Greyhound. On s'aperçoit bien vite du manque d'une arme d'appui-feu (mortier ou howitzer) pour opérer sur les terrains en forte pente de djébel ou arrière-pays, et d'un véhicule assez simple pour être utilisé par des appelés du contingent. Une spécifications est émise dans ce contexte pour un successeur du Ferret, auquel Panhard est prompt à répondre en 1959 en présentant sont modèle Modèle 245 Auto Mitrailleuse légère (AML). Il est testé comparativement eux modèles développés par Saviem et DEFA-AMX et est accepté. Le modèle Panhard en effet s'inspire beaucoup du Ferret, dérivé lui-même du célèbre Scout Car de la seconde guerre mondiale. Contrairement au Ferret, l'AML possède une grande tourelle capable de monter un mortier brandt de 60mm et une vaste gamme d'armes, dont un canon basse pression de 90mm.

Panhard AML-60
Au total plus de 4000 AML-60, AML-90 et autres variantes seront produites, le véhicule étant également adopté par de nombreux pays depuis 1960 (Il est toujours en service dans certains, comme l'Afrique du Sud: Eland ou "fourmi rouge"). La production s'achève en 1985, elle n'est maintenue jusque là que pour l'export et la production de pièces et de kits de modernisation se poursuit quelques temps encore.
L'AML-60:
La version porte-mortier, qui dans certains cas peut être en position horizontale.
-AML 60 HE 60-7 et AML 60 HE 60-12, AML 60 HE 60-20 (Mitrailleuse coaxiale 7.5mm ou 12.7mm, canon de 20mm)
-AML 60 S530: Versions Venézuelienne AA (double affût 20mm par SAMM)
-Eland 60 (Version Sud-Africaine)
-AML 20: Version Irlandaise avec un autocanon de 20mm et en alternative une M2 HB QCB 12.7mm.

L'AML-90:
Avec la fin de la guerre d'Algérie, le développement de la version mortier se termine. L'armée française songe alors à un véhicule capable de détruire les chars aéroportés Soviétiques, déployable rapidement. Dans le même temps l'Afrique du Sud est intéressée par la version avec un canon de 90mm Giat F1 développée chez Panhard. Dans les années 80 apparait la version à tourelle Lynx avec des équipements de visée modernes (Télémètre laser), infrarouges, rotation électrique rapide de la tourelle. Le canon F1 est capable de détruire les chars Soviétiques T-54/55 et T-62 tel que montré par l'Eland en Angola. Panhard propose également une upgrade avec un groupe moteur Peugeot XD3T diesel, avec compresseur et disques de freins Citroen. De même le canon F1 avec un nouveau drein de bouche est capable de tirer l'obus fléchette (APFSDS). Huit pays obtiennent cette upgrade. L'AML-90 entre en service en 1961, et devient un considérable succès à l'export:


Panhard AML-90 préservé à Saumur
Afrique: Algérie (54), Burkina Faso (15), Burundi (30), Cameroun (31), Tchad (85), Côte d’Ivoire (20), République Dem. du Congo (60), Djibouti (24), Ethiopie (56), Gabon (18), Kenya (82) Lesotho (6), Libye (20), Mauritanie (60), Maroc (230), Niger (36), Nigeria (137), Rwanda (15), Arabie Saoudite (230), Senegal (54), Somalie (15), Afrique du Sud (118 AML-60s, +1600 Eland Mk2 par Sandock-Austral Limited), Soudan (6), Togo (10), Tunisie (18), Yemen (185), Zimbabwe (20).
Amériques, Asie-Pacifique: Argentine (50), Republique Dominicaine (20), Equateur (27), El Salvador (12), Venezuela (22), Birmanie (50), Cambodge (15), Malaisie (140), Pakistan (?).
Europe & Moyen-Orient: France (700: 210 AML-90s et 425 AML 60 Armée, 70 AML 60 et 45 AML 90s Gendamerie), Bosnie-Herzégovine(10) Irlande, Portugal (56), Espagne (140), Barhein (23), Egypte, Iraq (170), Liban (74), Israel (29), Emirats (90).

Outre la guerre d'Algérie, l'AML est aussi engagé au combat au Liban, aux Falklands (Argentins), Guerre d'Irak 1991 (du côté Irakien et Saoudien), Guerre civile du Salvador, Tchad, Rhodésie, Zaire, Kenya, Somalie...

Panhard AML 60

Panhard AML-60 en 1960

Panhard AML 60-20

Panhard AML-60/20

Panhard AML 20

Panhard AML-20 Irlandais

Panhard AML 90

Panhard AML-90 Lynx modernisé dans les années 80

Photos additionnelles: http://www.chars-francais.net/2015/index.php/engins-blindes/blindes-a-roues?task=view&id=28
Conçu sur fonds propre par Panhard, le M3 fut conçu comme un transport de troupes léger basé sur la plate-forme de l'AML. Le calcul était que le succès à l'export du premier et la commonalité, sources d'économies à l'achat et à l'entretien seraient vues comme un atout à l'export, surtout pour les clients de l'AML. produit à partir de 1971, le M3 ne fut jamais véritablement utilisé par la France et les 1200 construits seront presque exclusivement exportés.


Panhard M-3 (src: unknown)
Le Panhard M3 est un petit véhicule, mais capable d'héberger 10 hommes, assis sur des bancs dos à dos pour pouvoir utiliser les trappes d'armes sur les flancs. Au centre un tourelleau permet d'opérer une mitrailleuse standard 7.5 mm. Au total, le M3 sera utilisé par 28 pays et décliné en 9 variantes:
-M3 VDA ("Véhicule de Défense Antiaérienne")
-M3 VAT (Véhicule d'ingénierie et réparation)
-M3 VPC (Véhicule de Commandement)
-M3 VLA (Véhicule du génie)
-M3 Sécurité Intérieure (Véhicule de controle de foules avec haut-parleur et râtelier)
-M3 VTS (Ambulance)
-M3 VSB radar (RASIT, détection AA)
-M3 VLM (Porte-mortier 81mm)
-M3 VTT 60B (Conversion mortier - kit)

Panhard M3

Panhard M3

Panhard M3 VDA Saoudien

Panhard M3 VDAA Saoudien

Ce véhicule était destiné à la reconnaissance armée, en remplacement de l'EBR dans les années 70. Le déveoppement commença aux Ateliers de construction d’Issy-les-Moulineaux en Septembre 1970. Le modèle à été produit à hauteur de 457 exemplaires seulement mais son coût et ses capacités (notamment antichar) sont à des années-lumières de l'EBR. L'AMX-10RC est en effet un véritable char à roues. Le Renové standard est sa dernière évolution. Le 10RC restera en service jusqu'à son retrait graduel au rythme des remplacements par l'EBRC Scorpion. Armé d'un 105 mm BK MECA (F2) L/48 (38 rounds) à moyenne vélocité (800 m/s), l'AMX-10RC peut tirer des obus de type APFSDS (fléchette), HE, HEAT (Explosifs à tête perce-blindage) et fumigène (outre les 4 lance-grenades). Ce véhicule protégé NBC en environnement confiné antiradiation, et est blindé sur l'arc frontal pour résister à des obus de 23 mm. Le canon est jumelé à une mitrailleuse AA 7,62 NF1 avec 4000 balles emportées. La tourelle est assez grande pour trois, cannonier, chargeur et chef de char, qui dispose de sa propre coupole panoramique avec vision infrarouge.


AMX-10RC/RCR (src: wikimedia commons)
L'AMX-10RC est propulsé à 85 km/h sur le plat (avec gouverneur) grâce à un diesel Baudouin 6F11 SRX qui produit 280 cv (208.8 kW). Sa grande originalité vient de l'utilisation d'une suspension hydropneumatique, ce qui lui permet d'adopter un profil très bas, ou des postures de type "hull-down" de tir rasant derrière un talus. Outre la France qui en opère 285, le Maroc en aurait reçu 198, et le Qatar 12. L'AMX-10RC sera déployé en Iraq en 1991 (Op. Daguet) avec du surblindage et des leurres antimissiles. Des systèmes d'imagerie infrarouge venant d'AMX-30B2 retirés ont été également adoptés, et la version modernisée, outre un surblindage modulaire, offre également des nouveaux systèmes de combat management digitaux (SIT (Système d'Information Terminal) V1), communication Thales PR4G VS4, LIRE (Leurre Infrarouge) Sagem, lance-grenades Galix et protection NBC améliorée, et transmission rénovée.

AMX-10 RC

AMX-10 RC

AMX-10 RCR

AMX-10 RCR

AMX-10 RCR SEPAR

AMX-10 RCR SEPAR
Avec son contrat mirifique de 5000 VABs, Renault Véhicules Industriels se lança dans la production d'un véhicule à tourelle pour la reconnaissance basé sur le même châssis et réutilisant la plupart des pièces mécaniques. C'était une private venture avec l'export comme seul probable débouché car il ne correspondait à aucune spécification officielle. Il ne fut d'ailleurs pas adopté par l'armée proprement dite, mais la gendarmerie (28), et ne sera vendu à l'export qu'à Oman (6) déjà opérateur du VAB. Le “Vehicle Blindé de Combat” couplé avec un canon basse-pression de 90mm semblait être un produit intéressant, grâce à son coût modéré du fait de sa commonalité avec le VAB, notamment pour les pays déjà clients de ce derniers. C'était un peu la réponse de Renault à Panhard pour le M3, à l'envers.


Le prototype du VBC-90 à Satory
Le VBC-90 reprenait le châssis à 6 roues de cette version du VAB, ainsi que son groupe moteur Renault MIDS 06.20.45, un 6 cylindres diesel refroidi par eau, produisant 160 kw ou 220 cv. Le train reposait sur des suspensions à ressort, la vitesse maximale sur route étant de 92 km/h et 40 km/h en tout-terrain. Le rayon d'action maximal était de 1,000 km (sur route). Le blindage angulaire en acier homogène laminé était de 13 mm devant, 6 à 8 sur les flancs, ce qui le mettait à l'abri des obus légers des canons rapides et des mitrailleuse et shrapnells. l'équipage comprenait trois personnes, dont le conducteur au centre à l'avant de la caisse, et le chef de char et canonnier assis dans la tourelle GIAT TS 90. Cette dernière, angulaire, était similaire à celle du Panhard Sagaie (voir en dessous). Son canon basse-pression rayé pouvait envoyer des obus flechette à 800m/sec de vitesse initiale (ainsi que des HE, HEAT et fumigènes) 45 en tout. Il était couplé avec une AA-52 de 7.5 mm, avec en option une 7.92 mm montée sur le toit. Le canonnier disposait d'un viseur M563 et bloc optique infrarouge passif TJN2 90. Il disposait aussi d'un désignateur laser CI LAS TCV 107 assisté par une ordinateur ballistique COTAC. Limitations: Canon non stabilisé, pas de NBC ni de capacités amphibies.

VBC-90 de la gendarmerie

VBC-90 de la gendarmerie

C'est depuis les années 80 le principal transport de troupes blindé de l'armée Française, le plus prolifique véhicule de ce genre depuis l'AMX-VCI qu'il remplaçait. Près de 5000 de ces Véhicule de l’Avant Blindé ont été produits dont 3900 étaient en service dans l'armée Française, le reste exporté (15 pays), et avec un total d'environ 35 variantes c'est aussi le plus polyvalent. Le VAB à été décliné en versions 4x4 et 6x6. Son design rapelle les Textron M1117 ASV, Pindad Panser et WZ551 de l'armée Chinoise. Les spécifications ont étées publiées en 1974 pour un véhicule devant complémenter l'AMX-10P tout en remplaçant le VCI. Renault gagna contre Panhard et la production démarra en 1976, avec 30 à 40 véhicules quotidiens.



In 1990 Renault à introduit la version NG (nouvelle génération) avec une vague d'améliorations. Depuis 1988 la version "Valo" est apparue avec un ensemble d'améliorations supplémentaires portées sur l'ensemble du parc. Le Mk.II. a été présenté à Eurosatory en 2010 pour l'export, un partenariat GIAT/renault Trucks Defence, plus grand et protégé STANAG 4, incluant les mines et IED. Le VAB est prévu pour être remplacé par le VBMR Griffon à l'horizon 2019.


VAB AZURE à Satory
Les variantes comprennent pour l'essentiel:
-VAB VTT version de base, avec mitrailleuse M2HB à l'avant
-VAB TOP (avec un système téléopéré Kongsberg)
-VAB AZURE: Protégé et équipé pour le combat urbain
-VTT Milan/Eryx/A4CS/Mephisto: Versions lance-missiles
-VAB RATAC/Atlas/Atila/Rapsodie/VOA: Véhicules d'observation/détection
-VAB SIR/Bromure/SGEA: Guerre électronique
-VAB SAN: Sanitaire (Ambulance)
-VCI/VIB/VCR: Version de combat canon de 20mm
-VAB Echelon/Genie: Véhicules du génie et maintenance

Le VAB fut été vendu aux pays suivants: Brunei, Tchad, Rep. de Centrafrique, Chypre, Indonésie, Côte d'Ivoire, Liban, Maurice, Maroc, Oman, Qatar, Emirats, Italie (Version NBC). Le VAB à été utilisé au combat au Koweit, en Côte d'Ivoire, en ex-Yugoslavie et au Tchad, mais aussi en Afghanistan (ISAF).


VAB Echelon


Le VAB VTT 4x4, avec un cal.50


Le VAB VTT 6x6, avec une mit. AA-52


Le VAB VTT lors de l'Opération Daguet, 1991.


Le VAB TOP en Afghanistan.


Le VAB Mephisto, Opération Daguet, 1991.


Le VAB VOA.


Le VAB VBR du 25e Régiment, Base Aérienne.


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